Établi en France depuis 33 ans, João Heitor est, aujourd’hui, un synonyme du mot livre, pour la Communauté Portugaise résidente aussi là-bas. Libraire et éditeur, il diffuse la langue et la culture nationales, à partir du cœur du Quartier Latin Parisien où sa Librairie Lusophone est considérée comme le point de rencontre par tous ceux qui aiment énormément la littérature portugaise.
C’est João Heitor qui, dans son allure décontractée, qui m’a d’abord attiré l’attention sur la petite plaque allusive à António Nobre, située sur la façade du nº 12 de la rue de la Sorbonne, où le poète à vécu, en 1890-1891. Au ré-de-chaussé, il existe maintenant un petit et coloré “Sun coffee” dont les paninis et les viennoiseries, bien en évidence font de l’ombre aux deux plaques allusives aux deux poètes qui y ont vécu. António Nobre et, plus tard, Ossip Mandelstam ont partagé la vue sur la superbe Sorbonne qui surplombe le Quartier Latin et dont la grouillante vie culturelle aurait fait l’objet d’inspiration au poète portugais pour la composition de sa première œuvre - "Só", édité à Paris, en 1892.
Dans le regard de João Heitor, on voit encore l’éclat lorsqu’il raconte les difficultés surmontées pour réaliser un tel hommage à l’auteur de “Lusitânia no Bairro Latino” justement parce qu’il s’agissait du voisinage de la fameuse université. Aujourd’hui, une fois les adversités vaincues, c’est avec plaisir qu’il indique l’itinéraire de moins de cinq minutes qui sépare sa librairie de l’ancienne maison du poète.
Dans les alentours de la rue Sommerard, où il y a 20 ans, il a ouvert pour la première fois la porte de sa Librairie Lusophone, tous le connaissent comme le « Portugais des livres », une désignation dont il est fier.
Lorsqu’il y a 36 ans, il a quitté le Portugal, João Heitor était un adolescent idéaliste qui trouva sa motivation pour se laisser mener par les grands idéaux universitaires avec lesquels il a eu contact, par son éducation, au sein de la « Congregação Cambodiana », à Viseu.
Avant son départ pour la France, en 1974, il a passé trois ans à étudier et à travailler en Espagne, ce qui a contribué à la formation de l’homme qui, plus tard, réalisa une maîtrise en sociologie à l’« École des hautes études en sciences sociales”, à Paris. Aujourd’hui, il reconnaît posséder « l’esprit structuré par la méthodologie de l’école française » allié au « côté poétique et spontané des portugais” le dote d’instruments de combat et de dynamisme nécessaires à l’exercice de la fonction qu’il a choisi.
Son arrivée « aux lettres » avec l’ouverture de la librairie en 1987, c’est naturellement faite à travers de la passion qu’il a toujours eu pour les livres et la culture portugaise. Loin derrière se trouve l’époque de l’enseignement du Portugais aux générations des immigrés portugais en France et des revendications culturelles des différentes structures associatives qui, en tant que jeune récemment arrivé à Paris, il a aidé à construire.
Aujourd’hui, à 55 ans, il raconte comme il se sent comblé à l’idée de savoir qu’ « il a marqué la communauté par le livre » et il a le plaisir de pouvoir recevoir avec amitié tous ceux qui franchissent la porte de sa librairie à la recherche d’auteurs lusophones, dans la langue d’origine ou dans les multiples traductions en Français qu’il a aussi en vente. Il sait que sa librairie est devenue un point de rencontre, où des éléments de la communauté portugaise et des étrangers de différentes nationalités se rassemblent autour de la culture portugaise. Il sourit avec joie lorsqu’il rappelle que beaucoup d’enfants d’émigrés ont eu leur premier contact avec la littérature portugaise à travers de sa “Lusophone”. “J’ai construit des ponts, des fenêtres, c’est ce qui a de plus beau dans mon projet”.
Il y a près de six ans, il a décidé de se lancer un nouveau défit, et de réunir l’édition à da librairie, avec une longue carrière de libraire déjà. Pour cet homme, né à Meda, qui “pour réaliser son rêve, il a tout vendu” se lancer dans l’édition était devenu inévitable, essentiel pour la divulgation de ce qui se créé de mieux au sein de la communauté portugaise en France. Il a alors fondé la “Éditions Lusophone”, consacrée à l’édition d’auteurs lusophones, qui reflètent la richesse de la langue portugaise. De son catalogue qui compte déjà près de 60 œuvres, les œuvres de la collection “Testemunhos” sont les plus remarquables, où plusieurs œuvres de luso descendants ont déjà été publiées et de la collection “Universitária”, dédiée à la publication de thèmes philosophiques – comme “L’Universel et le Singulier dans la saudade – une philosophie de l’interculturel” de Adelino Braz, doctorat en philosophie par l’Université Paris I/ Panthéon Sorbonne – ainsi que “d’autres actes et thèmes universitaires”.
Pour João Heitor, qui s’assume comme un « libraire boulimique », une fonction qu’il exerce avec le plus grand plaisir, « le temps passe trop vite » et les deux heures qu’il passe de chez lui jusqu’au travail, il le passe à lire. À la librairie, il garde religieusement les manuscrits et certains des essais à éditer prochainement. Il avoue qu’il a en tant qu’« agent de divulgation de la culture portugaise », « des plans jusqu’à la fin de sa vie » et parmi ses rêves qui n’ont pas encore été réalisés se trouve aussi la publication d’un livre qu’il a écrit pour lequel il a déjà trouvé un titre – « Les mémoires d’un petit libraire portugais au Quartier Latin”.
(texte publié dans la revue “Magazine Artes” du moi d’avril 2007, revu en mai 2007) http://www.susanapaiva.com
C’est João Heitor qui, dans son allure décontractée, qui m’a d’abord attiré l’attention sur la petite plaque allusive à António Nobre, située sur la façade du nº 12 de la rue de la Sorbonne, où le poète à vécu, en 1890-1891. Au ré-de-chaussé, il existe maintenant un petit et coloré “Sun coffee” dont les paninis et les viennoiseries, bien en évidence font de l’ombre aux deux plaques allusives aux deux poètes qui y ont vécu. António Nobre et, plus tard, Ossip Mandelstam ont partagé la vue sur la superbe Sorbonne qui surplombe le Quartier Latin et dont la grouillante vie culturelle aurait fait l’objet d’inspiration au poète portugais pour la composition de sa première œuvre - "Só", édité à Paris, en 1892.
Dans le regard de João Heitor, on voit encore l’éclat lorsqu’il raconte les difficultés surmontées pour réaliser un tel hommage à l’auteur de “Lusitânia no Bairro Latino” justement parce qu’il s’agissait du voisinage de la fameuse université. Aujourd’hui, une fois les adversités vaincues, c’est avec plaisir qu’il indique l’itinéraire de moins de cinq minutes qui sépare sa librairie de l’ancienne maison du poète.
Dans les alentours de la rue Sommerard, où il y a 20 ans, il a ouvert pour la première fois la porte de sa Librairie Lusophone, tous le connaissent comme le « Portugais des livres », une désignation dont il est fier.
Lorsqu’il y a 36 ans, il a quitté le Portugal, João Heitor était un adolescent idéaliste qui trouva sa motivation pour se laisser mener par les grands idéaux universitaires avec lesquels il a eu contact, par son éducation, au sein de la « Congregação Cambodiana », à Viseu.
Avant son départ pour la France, en 1974, il a passé trois ans à étudier et à travailler en Espagne, ce qui a contribué à la formation de l’homme qui, plus tard, réalisa une maîtrise en sociologie à l’« École des hautes études en sciences sociales”, à Paris. Aujourd’hui, il reconnaît posséder « l’esprit structuré par la méthodologie de l’école française » allié au « côté poétique et spontané des portugais” le dote d’instruments de combat et de dynamisme nécessaires à l’exercice de la fonction qu’il a choisi.
Son arrivée « aux lettres » avec l’ouverture de la librairie en 1987, c’est naturellement faite à travers de la passion qu’il a toujours eu pour les livres et la culture portugaise. Loin derrière se trouve l’époque de l’enseignement du Portugais aux générations des immigrés portugais en France et des revendications culturelles des différentes structures associatives qui, en tant que jeune récemment arrivé à Paris, il a aidé à construire.
Aujourd’hui, à 55 ans, il raconte comme il se sent comblé à l’idée de savoir qu’ « il a marqué la communauté par le livre » et il a le plaisir de pouvoir recevoir avec amitié tous ceux qui franchissent la porte de sa librairie à la recherche d’auteurs lusophones, dans la langue d’origine ou dans les multiples traductions en Français qu’il a aussi en vente. Il sait que sa librairie est devenue un point de rencontre, où des éléments de la communauté portugaise et des étrangers de différentes nationalités se rassemblent autour de la culture portugaise. Il sourit avec joie lorsqu’il rappelle que beaucoup d’enfants d’émigrés ont eu leur premier contact avec la littérature portugaise à travers de sa “Lusophone”. “J’ai construit des ponts, des fenêtres, c’est ce qui a de plus beau dans mon projet”.
Il y a près de six ans, il a décidé de se lancer un nouveau défit, et de réunir l’édition à da librairie, avec une longue carrière de libraire déjà. Pour cet homme, né à Meda, qui “pour réaliser son rêve, il a tout vendu” se lancer dans l’édition était devenu inévitable, essentiel pour la divulgation de ce qui se créé de mieux au sein de la communauté portugaise en France. Il a alors fondé la “Éditions Lusophone”, consacrée à l’édition d’auteurs lusophones, qui reflètent la richesse de la langue portugaise. De son catalogue qui compte déjà près de 60 œuvres, les œuvres de la collection “Testemunhos” sont les plus remarquables, où plusieurs œuvres de luso descendants ont déjà été publiées et de la collection “Universitária”, dédiée à la publication de thèmes philosophiques – comme “L’Universel et le Singulier dans la saudade – une philosophie de l’interculturel” de Adelino Braz, doctorat en philosophie par l’Université Paris I/ Panthéon Sorbonne – ainsi que “d’autres actes et thèmes universitaires”.
Pour João Heitor, qui s’assume comme un « libraire boulimique », une fonction qu’il exerce avec le plus grand plaisir, « le temps passe trop vite » et les deux heures qu’il passe de chez lui jusqu’au travail, il le passe à lire. À la librairie, il garde religieusement les manuscrits et certains des essais à éditer prochainement. Il avoue qu’il a en tant qu’« agent de divulgation de la culture portugaise », « des plans jusqu’à la fin de sa vie » et parmi ses rêves qui n’ont pas encore été réalisés se trouve aussi la publication d’un livre qu’il a écrit pour lequel il a déjà trouvé un titre – « Les mémoires d’un petit libraire portugais au Quartier Latin”.
(texte publié dans la revue “Magazine Artes” du moi d’avril 2007, revu en mai 2007) http://www.susanapaiva.com
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